Saint Benoît-Joseph Labre

 

 

Pèlerin mendiant français et mystique qui parcourut les routes d'Europe, surnommé le « Vagabond de Dieu ».

 

Pèlerin au service des pauvres, il marche pendant sept ans, soit quelques 30 000 km,

depuis son pèlerinage à Rome, où il arrive en décembre 1770, à Saint-Jacques-de-Compostelle (1773),

puis de nouveau Rome en 1774, et Lorette en 1777.

 

Né le 26 mars 1748 à Amettes, décédé le 16 avril 1783 à Rome, il est canonisé en 1881 et commémoré le 16 avril.

 

Il est le saint patron protecteur des pèlerins, des itinérants, des célibataires, des sans domicile fixe, des mendiants.

 

 

 

 

La prière des "Trois Cœurs"


 

Mon Dieu,
accordez-moi, pour Vous aimer,
trois cœurs en un seul.

Le premier, pour Vous,
pur et ardent comme une flamme,
me tenant continuellement en Votre Présence
et me faisant désirer parler de Vous,
agir pour Vous,
et, surtout, accueillir avec patience
les épreuves qu’il me sera donné
de devoir surmonter au cours de ma vie.

Le second, tendre et fraternel envers le prochain,
me portant à étancher sa soif spirituelle
en lui confiant Votre Parole,
en étant Votre témoin
comme en priant pour lui.
Que ce cœur soit bon
pour ceux qui s’éloignent de Vous,
et plus particulièrement encore s’ils me rejettent ;
qu’il s’élève vers Vous,
Vous implorant de les éclairer
afin qu’ils parviennent à se libérer des filets du chasseur.
qu’il soit, enfin, plein de compassion
pour celles et ceux qui ont quitté ce monde
dans l’espérance de Vous voir face à face …

Le troisième, de bronze,
rigoureux pour moi-même,
me rendant vainqueur des pièges de la chair,
me gardera de tout amour-propre,
me délivrera de l’entêtement,
me poussera à l’abstinence
et m’incitera à me défier du péché.
Car je sais que
plus je maîtriserai les séductions de la nature,
plus grand sera le bonheur
dont Vous me comblerez dans l’éternité.

 


  St Benoît-Joseph - 1771

 

 

La devise des frères & des sœurs de Saint Benoît Labre en France :

 

"Quaere super nos" - "Regarder au-dessus de nous"

 

La devise internationale des frères & des sœurs de Saint Benoît Labre :

 

"Laus & Caritas" - "Louange & Charité"

 

 

 

http://www.fraterstbenoitlabre.com/et_maintenant.html

 

 

"Marcher plus loin, toujours plus loin.

Ne pas s’arrêter au coin des rieurs.

Ne pas cacher son visage aux passants qui ricanent.

Fouler les sentiers solitaires.

Parcourir l’Europe à pied.

Suivre la trace de son cœur qui n’a pas de cité permanente.

Aller toujours plus haut, vers la Jérusalem céleste.

Tel est ce pèlerin de Dieu, Benoît Labre, clochard en haillons, qui suit le soleil et les rivières, qui prie Jésus au rythme de ses pas, afin d’être saisi par lui au détour du pèlerinage terrestre.

 

 

 

 

L’ailleurs de Dieu

 

 

Benoît-Joseph Labre est né à Amettes, dans le diocèse d’Arras, le 26 mars 1748. Aîné d’une famille paysanne de quinze enfants, il est attiré très jeune par la vie monastique, manifestant un grand attrait pour la solitude et la prière. Il fait des études chez son oncle paternel, curé d’Érin. Après la mort de celui-ci, il passe chez son oncle maternel, vicaire de Conteville. Il prie des heures entières devant le Saint-Sacrement. Il pense devenir prêtre, mais son âme sensible est en proie aux scrupules. Il est conscient de sa fragilité. « Être prêtre est bien beau, dit-il, mais j’ai peur de me perdre en sauvant les autres. »

 

Il aspire à une vie plus parfaite en voulant d’abord être trappiste, mais devant l’opposition de sa famille, il y renonce. À dix-neuf ans, il se présente devant plusieurs monastères de Chartreux. L’un ne prend pas de novice à cause d’un récent incendie, dans l’autre on le trouve trop jeune. Il est admis finalement à la Chartreuse de Montreuil-sur-Mer, mais ne reste pas longtemps à cause des problèmes de santé. Il se rend à pied à la Grande Trappe de Soligny ; on le trouve encore trop jeune. Il essaie de nouveau à la Chartreuse de Montreuil, échec. Ça ne fonctionne pas non plus à la Trappe de Sept-Fons. On lui dit : « Dieu vous veut ailleurs. »

 

Ces nombreux revers dans la recherche de sa vocation nous rendent ce saint très sympathique. Que de personnes cherchent longtemps leur place dans une communauté religieuse ou ailleurs dans l’Église ! Leur vocation est de ne pas en avoir, sinon être sur la croix avec Jésus. Ce va-et-vient entre la Trappe et la Chartreuse fera tout de même découvrir au jeune Benoît-Joseph l’endroit où Dieu le veut : sur la route. Voilà cet ailleurs désiré : vivre en errance comme si la vie était un long pèlerinage.

 

 

Le pèlerin mendiant

 

 

Son désir d’être moine, il le vivra donc comme un laïc itinérant. Celui que l’on renvoyait de partout trouvera refuge dans la rue. C’est en Italie que naîtra sa vocation de pèlerin mendiant. La route sera son cloître, son monastère sera intérieur, sa règle de vie sera la marche rythmée par la prière. Il ne cherchera plus de lieux où se fixer, sinon dans le Christ pauvre et humilié.

 

Le vagabond de Dieu entreprend un vaste pèlerinage à travers tous les lieux vénérés d’Europe. Lorette et Rome sont ses deux pèlerinages préférés. Il vit en solitaire, revêtu d’un habit déchiré qu’il ne changera jamais. Un hippie avant la lettre ! Pour bagages, un chapelet à la main, un autre au cou, un crucifix sur la poitrine ; sur les épaules, un petit sac contenant son Nouveau Testament, l’Imitation de Jésus Christ et le Bréviaire. Voilà ce qui s’appelle voyager léger et qui pourrait inspirer plus d’un pèlerin de Compostelle.

 

En sept ans, Benoît-Joseph parcourt près de 30 000 kilomètres d’un sanctuaire à l’autre. Qu’il pleuve ou qu’il neige, rien ne l’arrête. Il couche en plein air, mendie sa nourriture, aide les pauvres. Il délaisse les grandes routes pour emprunter les chemins de traverse, plus propices à la prière et à la contemplation. Il vit cette recommandation de Jésus : « N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route. Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison” » (Lc 10, 4-5).

 

 

L’homme aux trois cœurs

 

 

Si l’Italie a adopté le « saint français », ce n’est pas le cas pour la France et d’autres pays où on le prend pour un fou. La pauvreté de ce saint vagabond remet en question un XVIIIe siècle plus versé vers le plaisir et le scepticisme. Moquerie des uns, émerveillement pour les prêtres qui le confessent, sa patience et son humilité sont d’un autre monde. Il en est toujours de même pour les disciples de Jésus qui prennent au sérieux cette parole du Maître : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16, 24).

 

Le pèlerin passe les derniers mois de sa vie à Rome, trouvant refuge dans les ruines du Colisée. Un jour, il est trouvé évanoui sur les marches de l’église de la Madona dei Monti. Recueilli dans l’arrière-boutique d’un boucher, il meurt le Mercredi Saint, 16 avril 1783, à l’âge de 35 ans. Il est arrivé au but de son pèlerinage : « Dieu vous veut ailleurs. » Il est allé rejoindre les routards, les mendiants, les vagabonds, les sans-abri, qui nous précèdent dans le royaume des Cieux.

 

Dès l’annonce de sa mort, le peuple de Rome crie dans les rues : « Le saint est mort. » Vox populi, vox Dei. Les miracles se multiplieront sur son tombeau. Béatifié par Pie IX en 1860, il est canonisé par Léon XIII le 8 décembre 1881. Il a découvert de ville en ville l’infinie miséricorde de Dieu, car c’est l’amour qui l’a fait marcher. Sa vie et son message demeurent actuels en ce siècle où la quête de sens est si vive et où l’on redécouvre les vertus du pèlerinage à pied.

 

Le saint pèlerin affirmait que pour aimer Dieu convenablement il faut trois cœurs en un seul : un cœur de feu, un cœur de chair et un cœur de bronze. Un cœur de feu envers Dieu qui nous fait penser continuellement à Dieu, parler habituellement de lui, agir constamment pour lui. Un cœur de chair envers le prochain qui nous porte à l’aider dans ses besoins temporels par les aumônes et, plus encore, dans ses besoins spirituels par la parole consolatrice, l’exemple et la prière. Un cœur de bronze pour soi-même qui nous fait résister à tout repliement, égoïsme, inquiétude."

 

Jacques Gauthier

 

https://www.jacquesgauthier.com/blog/entry/16-avril-benoit-joseph-labre-le-saint-marcheur.html

 

 

 

 

Une association canadienne consacre un site au saint pèlerin d'Amettes :

 

 

http://www.amis-benoit-labre.net/labre_benoitlabre.php